
1988 - 1991
Une page se tourne, une autre s'écrit
Une page se tourne, une autre s’écrit : la TRANSVAP entre 1989 et 1991
À la TRANSVAP, le temps semble s’écouler au rythme tranquille des saisons, comme le souffle lent d’une machine à vapeur. Mais certains instants, pourtant, marquent un tournant. Des années charnières, faites de fins et de renaissances. 1989 et 1991 en sont l’illustration parfaite.
1989.
Les rails nous mènent cette année-là jusqu’en Suisse, chez les chemins de fer helvétiques. La TRANSVAP nourrit alors un nouveau projet : acquérir des voitures à plateformes issues des SBB CFF. Une belle ambition, rendue possible grâce à l’aide précieuse du Chemin de fer du Val de Travers. Ce dernier facilite la vente, organise les visites, s’occupe des démarches douanières… et surtout, rend possible le transport des voitures jusqu’au Mans par rail.
Quand elles arrivent enfin au triage, leur silhouette imposante fait naître l’émerveillement. Fraîchement débarquées, elles semblent prêtes à entamer une nouvelle vie sur le sol sarthois, loin des montagnes suisses.
1991.
Deux ans plus tard, l’ambiance est plus solennelle. C’est une année de passage de relais, de souffle qui se transmet.
La 020T8 ALICE, vénérable dame anglaise, vit ses derniers instants sous pression. Trop usée, trop fatiguée. Lors des inspections, le verdict tombe : la chaudière est déclassée, certains rayons de roues sont cassés. Il faut se rendre à l’évidence. ALICE, qui a tant donné, va s’endormir pour de bon. Peu de chances qu’on la voie un jour reprendre vie.
Mais comme souvent dans l’univers du patrimoine, une fin peut annoncer un renouveau.
Car pendant qu’ALICE s’éteint, une autre locomotive s’éveille : la 030T9. Grâce au travail acharné des bénévoles pendant près d’une décennie, elle sort enfin de sa longue hibernation, entièrement restaurée. Son foyer ronfle à nouveau, ses roues s’ébrouent, elle respire.
Pour la première fois – et peut-être la seule – la TRANSVAP présentera au public, l’espace d’une journée unique, deux locomotives à vapeur en état de marche.
L’une tire sa révérence, dans la dignité et les souvenirs. L’autre fait ses premiers tours de roues dans sa nouvelle vie.
Ce jour-là, les rails ont chanté à deux voix.
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