
1997
Le drame
C’était une nuit noire, celle du 16 au 17 avril 1997, quand le destin du Mamers Saint-Calais et de la TRANSVAP prit un tournant tragique.
Dans un silence pesant, brisé seulement par les crépitements et les sifflements des flammes, l’atelier principal de la TRANSVAP — plus que centenaire — fut ravagé par un incendie dévastateur.
Ce lieu chargé d’histoire, où chaque machine était entraînée par un fascinant réseau de poulies et de courroies, partait en fumée, emportant avec lui un pan entier de la mémoire ferroviaire locale.
À l’aube du jeudi, les bénévoles accoururent, le cœur serré. Devant eux, les cendres encore fumantes révélaient un spectacle de désolation : les vestiges calcinés de l’atelier, et sous les décombres, La Chéronne, Alice, un locotracteur et une draisine, tous marqués par le feu.
La douleur était immense. Il n’y avait pas de mots, juste des regards perdus, des silences lourds. Mais très vite, la tristesse fit place à une détermination farouche : il n’était pas question de laisser mourir la TRANSVAP. Les larmes s'effacèrent au profit de l'action.
Un mince espoir naquit lorsqu’on découvrit que La Chéronne, miraculeusement, pourrait être remise sur les rails. Étant encore « en eau » au moment de l’incendie, elle avait été partiellement épargnée : seule une poutre tombée de la charpente avait perforé une caisse à eau. Tout le reste, en revanche, avait été perdu. À jamais.
Heureusement, l’association disposait d’un second bâtiment, l’annexe traction. Celui-ci, destiné à devenir quelques années plus tard le nouvel atelier vapeur, put offrir un abri à La Chéronne en vue de sa future révision.
Le Picasso, lui, n’eut d’autre choix que de dormir dehors, tandis qu’Alice fut mise en exposition extérieure. Le reste des équipements finit à la ferraille ou exposé sur le site.
Malgré le choc, la saison 1997 fut maintenue. Faute de vapeur, les trains circulèrent en diesel. Et contre toute attente, l’affluence fut correcte.
Grâce au courage et à l’engagement inlassable des bénévoles, la locomotive à vapeur reprît du service dès 1998.
Comme un symbole de renaissance, La Chéronne roula de nouveau, portée par l’espoir et la passion de ceux qui refusèrent d’abandonner.
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